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mercredi 13 octobre 2010

SALEVE - Les mares d'alpages

Les mares d'alpages 
et l'exploitation du fer

Au gré de nos randonnées au Salève, nous avons observé à divers endroits d'étranges trous d'eau. Dans la mesure ou ces étangs se trouvent souvent à proximité de pâturages, nous avons pensé à des réserves d'eau destinées à abreuver le bétail en période estivale. Désireux de vérifier notre hypothèse, nous nous sommes alors documentés. Au cours de nos lectures, nous avons découvert que ces mares proviennent d'anciennes exploitations de fer. Ces gisements de fer se retrouvent sur presque tout le sommet du Salève. Comme le minerai se trouvait à la surface même du sol, il  allait de soi qu'on ait cherché à l'exploiter. Si l'on songe à la voie romaine qui suivait le Salève, on peut penser que les premiers exploitants furent les Gallos-Romains puis, à partir du Ve siècle, les Burgondes. Plus près de nous, au XIe siècle, les Chartreux de Pomier s'établissent dans cette région boisée. Ils reprennent cette activité avec des fourneaux plus performants. Pour traiter le minerai dans ce coin perdu, ils créent des routes. Cela conduisit au déboisement de la crête du Salève.



Etang de Faverges
Une description due à la plume de H. Friderich prouve que le minerai était traité sur place: "M. Albert Naville a même vu, en 1867, en creusant à une faible profondeur, aux abords de l'étang de Faverges, des débris du charbon de bois qui servait à le traiter (le minerai) et qui se mélangeaient aux scories.


Ancien puits de mine à proximité de la Pointe du Plan
A l'emplacement des bas fourneaux, l'accumulation de scories a imperméabilisé ces cuvettes peu profondes, généralement 2 ou 3 mètres, et l'eau de pluie les a remplies. 



Sur le chemin de Grange Gaby
Certaines de ces mares sont entretenues et servent effectivement à abreuver les troupeaux. D'autres, peu à peu envahies par la vase, finiront par disparaître.



Ces points d'eau sont essentiels à la vie de nombreuses espèces. Ce sont aussi des lieux de reproduction privilégiés pour les libellules et les batraciens.



 Sur le chemin de Grange Gaby, une libellule agrippée à une branche d'églantier. 


 Chalet et mare de Grange Gaby

mercredi 1 septembre 2010

SALEVE - Le sentier de la Sauge

Esserts-Salève (600m) - Grange Passey (1'130m)
Randonnée en boucle

Ce dimanche 29 août au matin, une embellie passagère nous entraîne dans une nouvelle randonnée. Nous prenons la direction des pentes orientales du Grand Salève pour découvrir le sentier de la Sauge. Notre parcours en boucle débute au village d'Esserts-Salève.

Nous stationnons à proximité de l'annexe de la mairie. Au passage, nous admirons l'église qui porte la date "1584".

Le lavoir.

Le départ du sentier est bien indiqué.

A travers les vergers, le sentier s'élève rapidement.

Un dernier coup d'œil avant de s'enfoncer dans la forêt.

Prémices d'automne: cyclamens, châtaignes, noisettes, mûres, champignons connus ou inconnus tapissent les sous-bois.

Pratiquement dès le départ, le sentier grimpe assez sec et se faufile dans la forêt.

A la jonction avec le sentier du Bois Mouton (à gauche sur la photo) (cf. 2 novembre 2009) impossible de se tromper. D'ailleurs tout le parcours est bien balisé.

Soudain, le sentier débouche dans un pré. En lisière, une maison aux volets clos.

Dans la prairie, il faut bien repérer l'entrée du sentier et reprendre en forêt.

A cette intersection, point culminant de notre randonnée, nous poursuivons sur le sentier qui longe le flan de la montagne en se glissant dans une magnifique forêt de hêtres.

La trace se faufile dans les hautes herbes et les buissons aux baies rouges. La descente commence, en contrebas on devine la ferme de Grange Passey.

Nous restons sur la sente qui peu après s'ouvre sur une ancienne coupe de bois. Elle longe une haie assez haute et rejoint un large chemin empierré.

Le chemin passe sous un petit pont et continue jusqu'à un carrefour.

La descente se fera par la voie de l'ancien chemin de fer électrique à crémaillère, 1892-1938.

Ces murs, bâtis pierre à pierre, vestiges du tracé de l'ancien funiculaire. On admire le bel ouvrage et on se met à rêver au temps passé.

Plus bas, deux grosses pierres barrent le chemin. Nous les contournons avant de passer à nouveau sous un pont. Le large chemin caillouteux descend en pente raide.

Le parcours suit parfaitement le tracé de l'ancienne voie du "petit train". Nous avons une pensée pour tous ceux qui ont œuvré à la création, à la construction puis à la bonne marche de ce chemin de fer électrique à crémaillère.      

Ce premier chemin de fer électrique à crémaillère de montagne au monde a cessé ses activités à la fin des années trente. Les causes : pendant la guerre de 1914-18, les frontières se ferment, les Suisses  désertent le Salève. On espère une reprise des activités mais la mise en place d'un service de cars puis  à peine plus tard celle du téléphérique en 1932 font que la clientèle se fait plus rare. L'exploitation connaîtra des soucis financiers et ne sera plus rentable.

Monsieur Gérard Lepère, membre de la société d'histoire "La Salévienne", a constitué un important dossier de documents et publié des écrits sur ce chemin de fer. Ponctuellement Monsieur Lepère est sollicité pour donner une conférence et présenter un diaporama sur l'histoire de ce funiculaire.

Pour un dimanche, le chemin est peu fréquenté. Nous n'avons vu ni cycliste ni randonneur !

Le panneau "Bellevue" marque la fin du parcours sur le tracé de la voie du funiculaire. Nous bifurquons à droite sur un sentier raide qui débouche sur une ancienne carrière.

La nature reprend ses droits à l'ancienne carrière.

Une petite route, en surplomb d'un terrain de golf, longe le flan du Salève pour nous ramener à notre point de départ. Au loin, le Môle (1'863m).

samedi 28 août 2010

SALEVE - Les chauves-souris

Nuit Européenne
de la chauve-souris
Le 27 août, dans le cadre de la 14ème nuit européenne de la chauve-souris, l'équipe de la Maison du Salève à Présilly a convié le public à une soirée de découverte et d'écoute de ces fascinants et mystérieux mammifères sous la conduite de M. R. Letscher, chiroptérologue, du Centre Ornithologique Rhône-Alpes. Un film et un diaporama, suivis d'une discussion puis d'une écoute sur le terrain, ont passionné l'assistance qui a (re)découvert les mœurs et les techniques de chasse des chauves-souris. 

Fille de la nuit, ce mammifère qui vole, habite des mondes souterrains, voit et chasse la nuit, a été l'objet de tous les préjugés et fantasmes. L'infortunée a longtemps symbolisé le mal dans la culture populaire et s'est retrouvée clouée aux portes des granges. Heureusement, à partir du 20e siècle, cette image négative a évolué.

Le film a magnifiquement présenté ces mammifères craintifs et discrets, capables de pratiquer le vol battu à la manière des oiseaux. Une séquence rare : leur vol filmé au ralenti. Ils chassent et se déplacent dans l'obscurité la plus totale en utilisant les échos de leurs cris ultra-sonores. Ils peuvent s'éloigner de 30 à 40 km de leur abri pour trouver de la nourriture. Les chauves-souris européennes sont toutes insectivores. Avec leurs dents acérées, elles peuvent consommer en une nuit près de la moitié de leur poids en  insectes : moucherons, papillons de nuit, chenilles, moustiques et autres soit jusqu'à 5000 insectes par nuit  ! Elles sont donc utiles aux cultures.

L'hiver, ne trouvant plus de quoi se nourrir, les chauves-souris colonisent un abri favorable aux exigences liées à la léthargie. En effet, leur température corporelle s'abaisse entre 0 et 10°C. Les rythmes cardiaque et respiratoire ralentissent.  Accrochées à une aspérité, la tête en bas, leurs griffes se bloquent et assurent une prise solide. 

Leur système sanguin particulier permet aux chauves-souris de rester pendues des mois sans que leur sang ne s'accumule dans leur tête. C'est à la période hivernale, qui peut durer de 4 à 6 mois, que les chauves-souris sont particulièrement sensibles à toutes formes de dérangements qui peut leur être fatal. En toutes périodes de l'année, ces mammifères n'aiment rien tant que la tranquillité et passer inaperçus.

Avec le retour des beaux jours, en avril-mai, les chauves-souris rejoignent leurs gîtes d'été. Dès le mois de juin, les femelles se regroupent en colonie dans un gîte de mise bas, donnent naissance à un seul petit, rarement deux. Une autre séquence rare et inédite du film dévoile l'intimité de ces mammifères : une naissance. Seuls les femelles et les nouveau-nés habitent la "maternité". L'été, période d'abondance, est consacré à l'allaitement et à l'éducation des petits. Les jeunes apprennent à voler et chasser vers l'âge de 4 à 6 semaines. Les mâles ne participent pas à l'élevage. Durant la belle saison, le mâle, s'abrite dans l'étroite fissure d'une falaise, un disjointement de pierres d'une église, d'un pont, un interstice en façade, une cavité d'arbre, derrière un volet, dans un grenier, un clocher, une grange, une cave ou une grotte. L'espérance de vie d'une chauve-souris varie de 5 à 30 voire 40 ans.

A l'automne, une fois les  petits émancipés, les femelles rejoignent  les mâles. C'est la période des amours, des accouplements. Jusqu'à la fin de la saison, chacun profite de consommer des insectes en prévision de l'hiver. Certaines espèces resteront, d'autres migreront au sud de la France ou jusqu'en Espagne pour revenir au printemps. 

M. Letscher, en collaboration avec des spécialistes et des bénévoles, conduit une étude sur le Salève, massif reconnu comme un site d'intérêt européen pour sa biodiversité. C'est un lieu important pour la conservation des chauves-souris. Ce travail de recherche présente différentes approches. Synthèse bibliographique dès le 19e siècle; collectes de données soit les consultations des collections du Musée d'Histoire naturelle de la Ville de Genève et d'observations récentes. Récoltes d'informations auprès des spéléologues Genevois qui fréquentent assidument le massif ainsi qu'auprès des communes du Syndicat mixte et de particuliers. Des élèves de Beaumont et de Présilly enquêtent chez les villageois. 

L'équipe de scientifiques prospecte sur le terrain : détections acoustiques; captures d'animaux, à proximité des points d'eau et des chemins forestiers, pour identifier les espèces et collecter des mesures. Des actions télémétriques (émetteur radio collé sur le dos de l'animal) sont menées pour relever les zones de chasse et localiser les gîtes. A ce jour, 18 espèces ont été recensées sur l'ensemble du massif. En comparaison, la France compte 34 espèces de chauves-souris, la Suisse 28 et la Haute Savoie 26. Ce travail de recherche sur le Salève dégage un bilan provisoire et des prémices de réponses. L'étude, en collaboration avec le Syndicat mixte du Salève, va se poursuivre et prendra fin en 2011.

En sortant de l'obscurité pour les mettre en lumière, l'équipe de la Maison du Salève démontre l'importance du rôle des chauves-souris sur notre écosystème. De plus, ces Belles de la nuit s'avèrent de parfaits baromètres pour mesurer la qualité de notre environnement. 
Images : Maison du Salève et divers internet

vendredi 27 août 2010

GENEVE - Aube

Célébration de l'aube aux bains des Pâquis
 

 Dans le mauve bleuté de l'aube


L'aube éteint la nuit




La journée commence 
par un bain ou un festin

lundi 23 août 2010

SALEVE - Le Sappey et le Gd Piton

Le sentier du Sappey (910m) et le Grand Piton (1'379m)
Randonnée en boucle

Après un vendredi maussade, ce samedi 21 août s'annonce estival avec soleil et chaleur. Nous nous réjouissons de découvrir les sentiers du versant sud du Salève. Notre parcours en boucle débute au Sappey, village situé sur le plateau des Bornes.

Nous laissons la voiture sur le parking de l'église.

Un troupeau de chèvres observe nos préparatifs.

 Au départ, quelques ronciers chargés de petits fruits.

Nous nous engageons sur un chemin bordé de haies avant d'atteindre une route forestière.

A partir de ce point, le sentier grimpe assez sec jusqu'à l'alpage du Creux-du-Loup. Nous apprécions la fraîcheur des sous-bois.

Une première pause pour se rafraîchir et reprendre son souffle en lisière de l'alpage du Creux-du-Loup.

Le chemin continue de grimper raide en forêt.

Un jeune berger se rend à la ferme Chênex avec ses quatre chiens dressés à la surveillance du bétail. 

Quand nous débouchons dans une petite clairière, nous entendons au loin les cloches d'un troupeau.

En lisière de forêt, une jolie fourmilière.

Le chemin traverse le pâturage de Pré Fauraz (1'278m). Après la variante au sommet des Pitons, nous reviendrons à ce point pour reprendre notre parcours en boucle.

Cette plante fleurit l'été et au début de l'automne. Nous l'appelons communément "chardon", d'autres carline.

Sur le pré des vaches pâturent. Nous retrouverons ce troupeau sur le chemin du retour.

Le sentier s'élève en pente douce, longe la lisière de la forêt avant de stopper à la D 41.

Nous franchissons la clôture, coupons la départementale 41

Du parking du col, nous grimpons en quelques minutes au sommet des Pitons.

Au sommet, la tour Bastian construite vers 1820-1830 (cf message 23 juillet 2010) serait érigée sur une tour de guet datant du XIVe siècle.

Un curieux rocher détaché du sommet dont le profil rappelle celui d'une sorcière.

Un joli lapiaz, avec ses rigoles plus ou moins profondes creusées par les eaux, longe le bord de la falaise.

La pause pique-nique terminée, nous revenons sur nos pas jusqu'au Pré Fauraz. De là, nous reprenons notre circuit en boucle, bifurquons à droite et, au panneau, entrons en forêt. 

Plus bas, au milieu d'une petite clairière, se dresse un chêne monumental.

Les dimensions du tronc et des branches laissent supposer que cet arbre vénérable est plus que centenaire.

Dès que nous empruntons les châbles la descente se fait de plus en plus raide. Un épais tapis de feuilles mortes et d'aiguilles de sapin amortit nos pas. Des quantités de pives jonchent aussi le sol.

Ces voies creuses, les châbles, ont été tracées autrefois par le passage répété des bœufs remorquant le bois.

Arrivés au panneau, nous descendons jusqu'au hameau de la Grange et continuons sur une route goudronnée.

Un peu plus loin, dans un virage, nous reprenons un sentier  en lisière de forêt jusqu'à Clarnant.

Malgré quelques nuages sur les sommets, la vue est dégagée et offre un joli coup d'œil sur les pré-alpes.

Nous devons à nouveau emprunter une route. La D 15. Une petite halte, le temps de prendre une ou deux photos de l'ancien poste de douane joliment restauré et flanqué de  la borne qui délimitait la zone franche.

Il semble qu'à une époque pas si lointaine les douaniers avaient déjà fort à faire !

 Un dernier passage en forêt avant d'atteindre le Sappey.

La boucle est bouclée !
Un dernier regard sur la forêt où les feuillus apportent différentes nuances de verts qui contrastent avec les zones plus sombres des parcelles enrésinées. On imagine aisément qu'à l'automne le paysage aux couleurs chatoyantes  doit être somptueux.